Blanchiment des tunnels: mode d'emploi

[Céline M ADABio]

En période estivale (c'est maintenant, enfin !) des conditions extrêmes température peuvent faire souffrir les plantes. Si ces conditions provoquent des pertes de rendements et de qualité, elles favorisent aussi la présence et l’action de certains ravageurs tels que le thrips et les acariens. Les cultures d'été telles que les tomates, aubergines, concombres sont les plus sensibles durant les fortes chaleurs.

Une des solutions à l’amélioration du climat sous abris réside en un blanchiment des serres, permettant une réduction du rayonnement lumineux, de la température et de l’évapotranspiration des plantes. A plus long terme, la couche de protection créée par le blanchissement des serres va réduire la photo-dégradation des bâches de serre augmentant ainsi leur durée de vie. La réduction des températures améliore aussi le travail des pollinisateurs, et du maraîcher.

L’ensemble des produits proposés sur le marché sont des produits élaborés à partir de peintures et résines acryliques. De par l’aspect contaminant de ces résines dans l’environnement proches des abris et des acides employés pour son lessivage, des alternatives existent:

• Argile et co-formulants:

A la fois plus économique et plus écologique, la tenue parait être suffisante si 2 à 3 applications sont réalisée au cours de la saison.
De l'argile blanche calcinée peut être mise en solution et pulvérisée à raison de 12 kg dans 250 l d’eau pour 1 000 m² de tunnel (Sokalciarbo WP produit à base d'argile a testé au GRAB Avignon en 2011 sa tenue a été jugée satisfaisante). Aussi, des co-formulants ont été testés à l'ADABio afin d’augmenter la résistance de l’argile au lessivage. Ce sont les mélanges argile+fromage blanc et argile+blanc d’œuf qui ont permis une application uniforme qui résiste plus longtemps que l'argile seule.

• un mélange chaux et lait:

La chaux aérienne éteinte associée au lait tient moins bien au lessivage que les peintures acryliques mais elle est moins coûteuse (disponible chez les fournisseurs de matériaux de construction) et plus écologique. L’application est à renouveler si lessivage.
Dose d’utilisation pour 100 L d'eau : 10 kg de chaux + 1 litre de lait.

Plus d'infos sur les peintures acryliques utilisables en bio et l'utilisation d'argile sur la fiche Ref Bio PACA Maraîchage

[Céline M ADABio]

Bonjour,

Pour les insatisfaits des recettes précédentes, Franck Vuillermet m'a fait part de sa nouvelle recette pour blanchir ses tunnels. Il remplace la chaux par du blanc de meudon (moins abrasive).

J’avais déjà essayé l’année dernière et ça avait bien marché, j’ai refait la même chose cette année et le résultat est pas mal. Il s’agit du blanc de Meudon, c’est de la craie en poudre que les commerçants utilisent pour écrire sur les vitres. La poudre n’est pas abrasive comme la chaux. La dernière fois que j’ai essayé avec la chaux j’ai été bon pour changer tous les joints de ma pompe (à piston). Le dosage, un peu au pif, c’est 5 kg de blanc de meudon pour 100 l d’eau et j’ai ajouté de la colle à tapisserie (amidon) au dosage de 100 gr pour 100 l d’eau (recette vu sur internet) ça parait fixer un peu mieux la craie face aux orages. J’ai utilisé 200 l de bouillie pour couvrir l’équivalent de 4 tunnels de 7.50 m pour 40 m de long. les dosages sont peut être à peaufiner et j’avais presque envie de remettre une 2 ième couche pour opacifier encore plus, vu la lumière qu’on a ! Sinon la craie se mélange très bien à l’eau et si le pulvé est bien brassé il n’y a pas de résidu comme avec la chaux. Mais j’ai pas de comparaison avec l’argile je l’ai jamais essayé.

J’ai acheté le blanc de meudon dans une boutique de matériaux écologiques à 65,00 € les 25 kg, et l’amidon ça se trouve partout.

Donc la recette (à affiner) pour 1000 m² d'abris:
- 8,5 kg de blanc de meudon
- dans 165 L d'eau
- 165 gr de colle à tapisserie (amidon)

[Céline M ADABio]

Les gros orages des derniers jours ont complétement fait disparaître la 1ère couche chez Franck Vuillermet (recette dans le message ci-dessus).
Ce lessivage est une bonne chose puisque depuis les températures et la luminosité ont fortement baissé.

Blanchiment à prévoir de nouveau lorsque les conditions climatiques seront à nouveaux estivales.

[Céline M ADABio]

Réponse dans le bulletin participatif de Jan Chevasus -St Eloi -01:

Blanchiments successifs lessivés par les pluies orageuses (vraiment pas convaincu par le blanc de meudon, bien plus cher que la fleur de chaux et tient encore moins bien)