Du méteil par tous les temps ! ou du méteil sur les Bornes

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Clothilde ADABio
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Du méteil par tous les temps ! ou du méteil sur les Bornes

Message par Clothilde ADABio » 29 juil. 2021, 18:36

Eleveurs des Savoie AB et en conversion, un groupe de Bio motivés se sont retrouvés sur le plateau des Bornes (à 1000 m d’altitude) pour visiter les parcelles du GAEC du Parc aux Quatre Vents et de la ferme de Biodup. Retour sur ce tour de plaine, sous les nuages, qui n’ont pas entamé la bonne humeur du groupe !

David Stephany, notre spécialiste grandes cultures AB a assuré l’appui technique du groupe, sa présence a été beaucoup appréciée par les participants. Nous avons visité plusieurs types de méteil en rotation avec des prairies. L’objectif était de comparer plusieurs conduites de méteils. Pour cela, nous avons observé l’installation des cultures, leur stade de maturité (les espèces seront-elles prêtes pour la récolte en même temps ?) et le salissement des parcelles.

Chez Nicolas, nous avons vu : une parcelle de méteil blé -pois protéagineux et triticale-pois fourrager. Chez Dimitri, c’était avoine-vesce et Grand épeautre-féverole.

Méteil avoine-vesce

La parcelle a été semée le 15 mars David alerte le groupe à ce sujet : « Pour l’instant on ne la voit pas bien parce qu’elle n’a pas encore atteint la hauteur de l’avoine. Elle peut vite être invasive, étouffer l’avoine et la faire verser. » David ne conseille pas la vesce en mélange. « Si elle monte à graine, vous en trouverez dans vos cultures suivantes ». On peut mettre plusieurs années à s’en débarrasser ensuite. David ne conseille la vesce en mélange que lorsqu’il y a des dégâts de sangliers (qui n’aiment pas ça). Dimitri explique qu’il a prévu de valoriser le mélange en foin s’il n’est pas assez mâture. David conclue « Avec le mélange avoine-vesce, s’il ne fait pas assez chaud et sec, comme cette année, ça va faire du vert et des fleurs. En particulier la vesce velue, qui est à bannir si on veut récolter en grains. »

Méteil blé-pois protéagineux

Mélange semé au 20 septembre avec 100 kg/ha de blé et 100 kg/ha de pois protéagineux. Il y a une différence de maturité : le pois sera bientôt prêt à être récolté alors que le blé est encore au stade laiteux. Il aurait fallu associer plutôt de l’orge au pois protéagineux. Un pois fourrager aurait davantage convenu pour le blé. Quand on a des problèmes de maturité, on peut limiter les dégâts en récoltant en foin. David précise qu’« un méteil récolté en foin a une bonne valeur fourragère : 0,7 UFL et 18% de MAT. »

Méteil triticale-pois fourrager

Nicolas a semé 160 kg de triticale/ha pour 40 kg de pois fourrager/ha. C’est une parcelle en deuxième année de culture après prairie. Le pois fourrager ne s’est pas bien implanté. Selon David « Le pois fourrager n’aime pas avoir les pieds dans l’eau. Cette année n’a pas été propice à son développement ». Variété de triticale conseillée : Tricanto. La féverole supporte bien mieux l’humidité. David conseille aussi d’ajouter de l’avoine pour sécuriser le rendement car elle est plus couvrante que le triticale. Par contre, elle craint le froid. L’orge quant à lui, ne craint pas le froid mais plutôt l’excès d’eau. David conseille de varier les espèces pour pouvoir sécuriser son rendement quelque soit la météo (année sèche ou humide, chaude ou froide). Je conseille le méteil suivant « 110 kg de triticale, 20 kg d’orge, 20 kg d’avoine, 25-30 kg de pois fourrager et 40 kg de féverole, et de semer à 2 cm le plus tôt possible, dès le 10-15 octobre à 500m d’altitude pour que toutes les espèces aient le temps de germer avant l’hiver » car pour être couvrant, le méteil doit avoir germé en totalité ! Sinon, en sortie d’hiver, les plantules seront concurrencés par les mauvaises herbes. « Si vous ne voulez pas mettre de féverole dans le mélange, il faudra augmenter de 10 kg l’orge et l’avoine » pour assurer le pouvoir couvrant du méteil.

Sur la parcelle, on observe de la rouille brune et jaune. David explique que le triticale y est particulièrement sensible. « Pour limiter les attaques, vous pouvez remplacer la ½ du triticale par du blé de la variété Energo qui est tolérant à la rouille brune et à la septoriose ». Pour limiter la rouille sur triticale, on peut aussi mettre un mélange d’ail et de savon noir à incorporer aux semences (commercialisé par Symbiopôle).
Pour l’orge, en cas de problème de jaunisse, les variétés Amistar et Coccinelle (orge escurgeon) permettent de limiter le développement de cette maladie.

En conclusion de cette journée, David conseille d’attendre 3 à 5 ans avant de tirer ses conclusions sur les mélanges qui marchent ou pas chez soi « Car en fonction des années, les résultats sont variables ».

Pour plus d'informations, contactez Eve Gentil : technique.pa7374@adabio.com
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