Parasitisme

Répondre
Martin ADABio

Parasitisme

Message par Martin ADABio » 19 janv. 2016, 10:28

Concernant les parasites externes,
Il existe un produit qui se dit être "une alternative aux produits conventionnels face au développement de résistance des mouches" et "ans une démarche responsable vis-à-vis de l’environnement et de la santé de l'applicateur".

L'activité répulsive reposerait sur :
- Une molécule produite à partir d’huile essentielle de citronnelle, le para-menthane-3.8-diol
- Une molécule de nature identique à celle de l’huile essentielle de géranium et de Palmarosa, le géraniol
Par contre il y a bien des transformations chimiques de ces produits, ce n'est pas complètement naturel.

La durée d'efficacité est de 3 semaines sur les mouches. Il serait aussi efficace sur les poux.
http://www.web-agri.fr/conduite-elevage ... 11014.html
Mais attention, il n'est pas écrit que ce produit est autorisé en AB. Ce qui veut dire qu'en cas d'utilisation il sera compté comme un traitement allopathique, et il ne peut être utilisé de manière systématique ni préventive. Le fait qu'il ne soit pas autorisé est
Le seul prix que j'ai trouvé est de 240€ / 2,5l, ce qui comparable aux traitement chimiques classiques.
http://www.monigloo.com/guide-produits/ ... 01325.html

Ce qui intéressant c'est sa rémanence en cas de fortes attaques. Les HE utlisées telles quelles (Géranium, citronelle, lavande...) on une durée d'efficacité assez faible. Par contre son prix semble élevé par rapport à des HE. Disons qu'entre ça et un traitement chimique mieux vaut celui à base de plantes. Mais il faut aussi étudier d'autres solutions. Par exemple des éleveurs ont installé des bandes en plastique ques les vaches sont obligées de traverser p)our aller boire, et les ont enduits de HE, cela permet de compenser leur faible persistance sur les parasites externes.


Intérêt du miel pour soigner les plaies : http://www.web-agri.fr/conduite-elevage ... 07226.html
David ADABio
Messages : 42
Enregistré le : 15 sept. 2014, 10:35
Localisation : Ceyzériat (01)

Re: Parasitisme

Message par David ADABio » 01 mars 2017, 11:02

Question de Stéphane Millet :

j'ai un lot de broutards de 8-10 mois, sevrés et rentrés depuis 2 mois. résultat de copro : présence de strongles uniquement (et pas de petite douve... pour une fois!) , et 30opg donc pas dramatique à priori. pour autant d'expérience, j'ai pour habitude de sécuriser un peu les traitements sur les jeunes de première année... ce qui me permet de bien les faire démarrer et de presque pas intervenir par la suite (jamais de chimique sauf cas ponctuels et ail girofle cannelle du comptoir des plantes sur les lots qui souffrent un peu)

du coup que faire sur mon lot de jeunes : ail girofle cannelle : pas conseillé sur des moins d'un an (je crois que ça arrache un peu fort pour eux). d'habitude c'est hapadex à cause de petite douve mais comme y en a pas cette année et qu'à priori mes pratiques de paturage "tournant" qui s'améliorent ont de l'effet sur l'infestation j'éviterai le chimique !

je sais que bcp de gens utilisent le soluphyt de symbiopole, j'ai entendu dire même en "pour on" sur le dos par certains (ça me laisse sceptique?!)... avez vous des retours de pratique, d'efficacité? un point de vue?
Martin ADABio

Re: Parasitisme

Message par Martin ADABio » 01 mars 2017, 11:14

Salut Stéphane,

Sur le Soluphyt, je suis aussi un peu partagé sur l'utilisation en pour-on. Beaucoup le font par simplicité mais je pense que les effets sont atténués. Après dans le Soluphyt il y a peut-être des dynamisations, cela pourrait expliquer l'effet (réaction de l'animal plutôt qu'effet sur le parasite directement).
J'ai fait 5 vaches à l'automne avec en pour-on et j'ai été un peu déçu du résultat, 3 semaines après elles avaient le poil encore ébouriffé façon "selle de cheval" et deux seraient à refaire. A noter tout de même, j'ai su après que je n'avais pas fait l'application comme il fallait : je l'ai faite tout le long de la ligne de dos alors que c'est seulement autour du garrot, et j'ai frotté le produit à la main et on m'a dit qu'il fallait impérativement le déposer sans le frotter, et sans en mettre sur l'épi du garrot... Donc difficile de donner un retour précis. Mais cela reste un produit sur lequel on de très bons retours.
En pour-on des éleveurs le font 2 fois à 3 semaines d'intervalle pour vraiment arriver au résultat qu'ils veulent.
Les agriculteurs en sont globalement contents sur le paramphistome, mais je me demande si cette popularité n'est pas due à la version buvable. En plus la formule a un peu changé en 2015 suite à la règlementation européenne sur les plantes en élevage. Pour l'utilisation en buvable les éleveurs le mettent dans la mélangeuse.
C'est un produit destiné essentiellement à -l'accompagnement de l'animal en présence de- paramphistome, on n'a pas de recul sur son effet en présence de strongles.
Si c'était mes bêtes je le ferais en buvable, en présence visuelle de paraamphistome (selle de cheval...), même si le paraamphistome ne ressort pas des analyses. Sinon je ne l'utiliserais pas, je préfèrerais un produit spécial strongles, moins cher en plus adapté.

Par rapport au produit ail-girofle-cannelle du comptoir des plantes, le Soluphyt fait brasser les animaux aussi. Mais on peut l'utiliser sur les jeunes de mémoire.

Sur l'utilisation de produits pour ce lot là, avec une super copro comme celle-là, et des gros gaillards aubracs, je serais tenté, -s'ils ne présentent pas de signes extérieurs de parasitisme- de leur faire uniquement une cure de chlorure de magnésium à 10g par jour pendant 15jours, 2 fois, et peut être un peu de minéral (ortie prêle...).

Pour les strongles il y a l'ail (tu peux leur faire présenter des gousses d'ail broyées dans un seau à disposition), c'est pas très cher, ou de l'eucalyptus en poudre (ce sont des retour d'éleveurs).
Chez symbiopole ce serait plutot le Soluvap/phytovap qui est orienté -accompagnement de l'animal en présence de- strongles, mais c'est du buvable.

Pour la petite douve ou les strongles, Pierre Froment m'a passé un protocole assez intéressant.
David ADABio
Messages : 42
Enregistré le : 15 sept. 2014, 10:35
Localisation : Ceyzériat (01)

Re: Parasitisme

Message par David ADABio » 01 mars 2017, 13:03

pour les strongles c'est en effet plutot le "Phytovap" qui est conseillé.

Concernant le "soluphyt P" contre le paramphistome, j'en ai toujours eu des retours très positifs y compris en pour-on (mais avec 2 traitements à 2-3 semaines d'intervalle je crois).
Martin ADABio

Re: Parasitisme

Message par Martin ADABio » 20 mars 2017, 15:32

Vu dans une ferme en Haute Savoie : sur un troupeau de 30 VL, utilisation de soluphyt (complément alimentaire) en pour-on, en période de pleine lune, avec de très bons résultats derrière (disparition de la "selle de cheval"). Donc la version pour-on parait efficace également. Comme quoi il faut se garder de juger sur de petits échantillons/effectifs.


Edit : suivi sur 23 VL et génisses atteintes en cours. Application dans les règles, en période de pleine lune, je vous tiens au courant des observations.
Luna ADABIO
Messages : 157
Enregistré le : 12 août 2015, 10:37

Re: Parasitisme

Message par Luna ADABIO » 15 mai 2017, 07:01

Bonjour,

Suite à une question de Philippe sur le ténia chez l'ovin, voici quelques éléments pour lutter contre ce parasite :

- en préventif pour renforcer l'immunité cure de chlorure de magnésium

- les cures d'oligo-élément durant la période hivernale sont bénéfiques également (réaliser des piltests, à partir de poil prélevé au niveau du cou)

- sainfoin et châtaignier sont bon à faire pâturer pour lutter contre les parasites (lorsqu’on a la chance d'en avoir bien entendu)

- toujours en préventif vous pouvez également faire de pierres à lécher à base de plantes séchées (sariette, tanaisie, armoise (en decoction), fougère mâle, chataignier, ail des ours)

- en curatif contre le taenia :

En Aromarothérapie, un mélange à base
HE Thymus vulgaris
HE Satureja montana
HE Eugenia caryophyllata
HE Inula helenium
HE Origanum compactum


En Phytothérapie, un mélange à base
Pyréthrine (Chrysanthenum cinerariefolium)
Armoise
Santoline
Ortie
Sel marin
Orge broyé

Sinon en Homéopathie il y a
Filix mas


- En cas de traitement contre le taenia, il est important de le réaliser en bâtiment afin de ne pas contaminer les prairies avec les œufs.

- A savoir également, éviter les vermicides, mais privilégier les vermifuges si un traitement est nécessaire (la nature n'aime pas le vide).
Martin ADABio

Re: Parasitisme

Message par Martin ADABio » 22 mai 2017, 07:38

Pour le tænia chez les ovins, pensez aussi à déparasiter les chiens de troupeau, les patous ect... Il est aussi possible des les déparasiter en aromathérapie.

Pour la petite anecdote, il a été démontré qu'un agneau avec 1 tænia poussait un peu plus vite qu'un agneau avec 0 tænia. Après c'est sûr qu'avec 2 ou plus, ils grandissent moins bien.
Martin ADABio

Re: Parasitisme

Message par Martin ADABio » 08 févr. 2018, 06:38

Publications de INRA PRODUCTIONS ANIMALES sur le parasitisme et la gestion alternative :

La résistance génétique aux infections par les nématodes gastro-intestinaux chez les petits ruminants : un enjeu de durabilité pour les productions à l’herbe
https://www6.inra.fr/productions-animal ... -nematodes
La résistance génétique des petits ruminants aux infestations par les nématodes gastro-intestinaux (strongles) peut être sélectionnée puisqu’elle est mesurable indirectement par le comptage d’oeufs dans les fèces, héritable et génétiquement peu ou pas corrélée aux autres critères de sélection.

Enjeux et outils du traitement raisonné contre les strongles gastro-intestinaux chez les bovins et les petits ruminants

https://www6.inra.fr/productions-animal ... -strongles
Chez les ruminants élevés au pâturage, les strongles gastro-intestinaux (SGI) peuvent induire des pertes de production, voire des atteintes cliniques chez les animaux non immuns. Le contrôle de l’infestation repose essentiellement sur les traitements anthelminthiques (AH) administrés fréquemment sans évaluation préalable de la réalité du risque parasitaire. Cette synthèse vise tout d’abord à exposer les principaux risques associés à ce recours insuffisamment raisonné aux AH : apparition de populations de parasites résistants aux AH, écotoxicité pour la microfaune prairiale dégradant les fèces, et installation retardée de l’immunité anti-strongles (notamment chez les bovins). Les stratégies de traitement ciblé-sélectif devraient permettre de maîtriser ces risques tout en prévenant les atteintes cliniques et sécurisant les performances des animaux. Il s’agit de rationaliser les traitements AH en ciblant les troupeaux ou les lots et les périodes à risque, et en sélectionnant les individus les plus parasités ou « souffrant » le plus du parasitisme. Cette synthèse vise donc ensuite à décrire les outils et les indicateurs étudiés pour mettre en oeuvre de telles stratégies chez les ruminants. Il s’agit d’indicateurs zootechniques (gain moyen quotidien, parité, niveau de production…), cliniques (FAMACHA©, index de diarrhée…), parasitologiques (coproscopie, niveau d’anticorps anti-SGI…), ou d’indicateurs de conduite (modalité de pâturage), et aussi d’outils informatiques (modélisation du recyclage parasitaire). Leur fiabilité et leur opérationnalité sont variables. La mise en place de telles stratégies nécessitera de dépasser les freins à l’acceptation de ces nouvelles pratiques tant au niveau des éleveurs que des vétérinaires prescripteurs. Cet usage raisonné des AH assurerait une meilleure durabilité du contrôle de l’infestation par les SGI.
Répondre

Retourner vers « ELEVAGES »