Retours sur la formation"Transition vers des itinéraires techniques sans travail du sol"

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Céline M ADABio
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Retours sur la formation"Transition vers des itinéraires techniques sans travail du sol"

Message par Céline M ADABio » 11 mars 2021, 14:55

Retour sur la formation « Réduction du travail du sol en maraichage bio », initiatrice d’un groupe d’échange en Isère

La thématique de réduction du travail du sol intéresse de plus en plus de maraîchers, qui sollicitent l’ADABio afin d’approfondir la question et monter en compétences.
Une journée de lancement sur la thématique avait été organisée le 24 septembre dernier, chez Cyrille Fatoux, maraîcher en non-travail du sol. Cette rencontre avait fait ressortir les envies, besoins et préoccupations des participants.
A la suite de cette journée, l’ADABio a construit une formation sur mesure intitulée « Réduction du travail du sol : transition vers des itinéraires technique sans travail du sol » qui s’est déroulée les 14 et 15 décembre 2020 accueillant 11 maraîchers bio Isèrois.
Le duo d’intervenants était composé de Xavier Dubreucq, technicien spécialisé dans l’agriculture de conservation appliquée au maraîchage sous abris, et d’Arthur Buresi, ingénieur agronome.

La formation a débuté sur le terrain, au GAEC La Amapola à Moirans, chez Pierrick Revel. Cette première journée était consacrée aux rappels des bases de l’agronomie, avec notamment des notions de structure, de porosité, et de fertilité des sols. Les participants ont pu observer des profils de sols, ainsi que différents tests facilement réalisables, afin d’illustrer les apports théoriques sur la structure du sol.
L’observation de différentes parcelles : sous abris, plein champs, prairies, en travail ou non-travail du sol, ont permis de mettre en lumière les différents paramètres influant sur la structure et la vie du sol.
Les maraichers et techniciens ont pu réfléchir ensemble aux réussites et échecs des cultures présentées, et sur les raisons de ces résultats.
X. Dubreucq souligne alors que les deux principales raisons d’échecs de conduite de culture en réduction de travail du sol sont une mauvaise structure de sol au départ et le manque de fertilisation azoté.
L’après-midi est studieuse. Approfondissement de la théorie et des bases agronomiques, indispensables à la production légumière. Les trois types de fertilités sont détaillées (physique, chimique et biologique), et mises en relations directe avec les différentes pratiques des agriculteurs.
Un retour essentiel est fait sur le fonctionnement du sol, et les procédés de minéralisation de l’azote et du carbone. En lien avec ces thématiques, deux sujets sont longuement abordés :
Tout d’abord, les interactions entre apport de matières organiques et la fertilisation (différences entre apports de redressement et d’entretien, accès à la ressource organique, et gestion de la manutention). Des outils concrets permettant aux maraîchers de calculer des indicateurs importants, tels que les coefficients K1, K2, et le rapport C/N, leurs sont donnés. Certains s’étonnent des résultats les concernant, et mesures alors l’importance d’être vigilant sur les quantités et la nature des intrants.
Puis, le groupe se penche sur l’utilité et la gestion des différents couverts végétaux et engrais vert dans une démarche de réduction du travail du sol. Notamment dans la gestion des adventices, le maintien de la structure du sol et l’apport de matière organique. Plusieurs itinéraires sont proposés et étudiés. Les maraîchers partagent leurs expériences, les moyens utilisés, les raisons, et les choses à améliorer.
Les maraichers sont tous repartis avec de nouvelles connaissances agronomiques, de conduite de cultures, et de nouvelles idées à mettre en place.
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Accueilli par Jérémy Fady au PotaDjé à Doissin pour la deuxième matinée terrain, les maraîchers, forts des connaissances acquises la veille, observent les nouveaux profils de sols sur des itinéraires culturaux en non-travail du sol. Les échanges et réflexions vont bon train !
L’après-midi s’est déroulé en groupes de travail, chacun se concentrant sur un légume avec un ou deux itinéraires techniques en travail du sol réduit, pour une appropriation des méthodes évoquées durant ces deux journées.
X. Dubreucq ne manque pas de rappeler régulièrement aux maraichers, que même dans une démarche de réduction de travail du sol, leur métier consiste à produire des légumes. Rappel très apprécié par les participants.
De manière générale, tous se sont accordés pour dire qu’il ne faut pas être dogmatique, et qu’il n’y a pas de recette miracle. Il est également ressorti que « réduction de travail » du sol ne rime pas forcément avec réduction de mécanisation.

Lancement d’un groupe d’échange technique :
Enrichis de ces deux jours de formation, des maraichers souhaitent poursuivre le travail commencé collectivement. La constitution d’un groupe d’échange technique sur la thématique de réduction du travail du sol, accompagné par l’ADABio, permettra de continuer le travail entamé et le partage d’expériences, vers de nouvelles pratiques agroécologiques.
Si vous êtes intéressé par ces questions et souhaitez participer à l’interconnaissance du groupe, n’hésitez pas à contacter l’ADABio.

Rédaction Julie Vinay
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