Les essais des maraîchers du collectif

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Céline ADABio
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Les essais des maraîchers du collectif

Message par Céline ADABio » 14 mai 2020, 13:15

Ici sont répertoriés les essais des maraîchers membres du collectif MaraîSol 74.
N'hésitez pas à publier les vôtres en lien avec la thématique ou poser vos questions sur la mise en oeuvre !
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Semis de carottes sur tapis de chanvre paillé au compost de déchets verts

Message par Céline ADABio » 14 mai 2020, 13:27

Cette année au Pré Ombragé, le semis de carotte à la volée sur tapis de chanvre, ratissé superficiellement puis recouvert d'une couche de compost de déchets verts est testé.
L'irrigation est assurée au goutte-à-goutte.

Levée du semis en S18 :
semis carotte philippe.jpg
Etat de la culture de carotte en S23 :
20200605_141242.jpg
Etat du paillage en S23 :
20200605_141507.jpg
Il y a eu un léger passage très rapide de désherbage manuel, mais l'essai est satisfaisant : très peu d'adventice et levée réussie ! Il n'y a pas de carottes fourchues et elles vont bien à arracher.
20200605_141412.jpg
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Plantation de mâches sur tapis de chanvre

Message par Céline ADABio » 14 mai 2020, 13:33

Au Bouquet Savoyard, un test de plantation de mâche sur tapis de chanvre a été réalisé.
Les plants sur le tapis de chanvre ont présenté un retard de développement par rapport aux plants sur paillage plastique.
De plus, la gestion de l'eau est délicate avec le paillage en chanvre car il absorbe l'eau : il faut irriguer en continue pour assurer l'approvisionnement en eau du plant.

Les photos de l'avancée du développement ci-dessous :
Fichiers joints
IMG-20191112-WA0001.jpg
IMG-20191112-WA0002.jpg
IMG-20191112-WA0000.jpg
IMG-20191003-WA0000.jpg
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Semis de carottes sur compost de déchets verts

Message par Céline ADABio » 26 mai 2020, 11:49

Au jardin du Taillefer, le semis de carotte est réalisé sur compost de déchets verts depuis deux années, sous abri et en plein champs. Une fois les planches réalisées (60 x 1.20 m), le compost de déchet vert est épandu et rappuyé avec le passage d'un rouleau pour former un mulch de 5 cm d'épaisseur. Le semis de carotte est ensuite réalisé en 6 ou 8 lignes puis un passage de rouleau est à nouveau effectué. La clé de la réussite du semis repose sur l'irrigation. Le paillage ainsi formé très séchant absorbe beaucoup d'eau, il faut surveiller l'arrosage.
Une bâche d'occultation est positionnée après le semis pendant 5 jours environ pour favoriser la levée des carottes.

Préparation en plein champs et levée :
20200421_150657.jpg
20200421_150735.jpg
20200519_172150.jpg
Levée sous abris :
20200519_171957.jpg
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Plantations dans paillage de papier kraft + compost de DV

Message par Céline ADABio » 12 juin 2020, 12:24

Au Pré Ombragé, un paillage papier kraft + compost de déchets verts est testé, dans l'objectif de diminuer la pression en adventices et donc le temps de désherbage. Le papier kraft a un coût bien inférieur au paillage chanvre aussi testé sur la ferme. A suivre...
essai papier kraft.JPG
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Soin des plantes par les plantes à la ferme de Veronnex

Message par Céline ADABio » 02 juil. 2020, 13:01

La ferme de Veronnex a participé à la formation "Fabriquer et produire ses extraits de plantes" en février dernier (voir la rubrique Formation en lien avec la fertilité des sols) et a mis en pratique cette technique en préparant macération d'ail et purins, d'ortie et de consoude.
Entre avril et juin, Timothé a appliqué 3 fois de la décoction de prêle sur ses cultures en préventif, acheté dans le commerce car la prêle n'est pas encore disponible au printemps pour préparer soi-même la décoction. Il a aussi apporté du basalte au sol pour remonter le paramagnétisme de son sol et favoriser l'agglomération des particules et la vie du sol. Un passage de macération d'ail curatif a été fait sur haricot et concombre pour atténuer la pression de puceron.

Le maraîcher va continuer de fabriquer et utiliser ses préparations et souhaite pérenniser cela. Il est toutefois encore trop tôt pour tirer des conclusions de ce changement de pratiques. Timothé témoigne de son organisation et de sa prise en main de la technique. Il a réussi à s'organiser pour fabriquer lui même ces extraits de plantes, en s'aménageant un espace dédié à la fermentation et aux stockages en bidon des préparations (photo ci-dessous). Il n'a pas d'appareil de mesure pour suivre les paramètres chimiques des préparations mais contrôle la qualité par leur odeur, leur aspect visuel et leur comportement dans le bidon.

Par exemple, la première fabrication de macération d'ail a généré un gonflement du bidon. En interrogeant Patrick Goater, intervenant en formation et producteur d'extraits fermentés, il s'avère que la filtration de la préparation et un stockage en température trop élevée expliqueraient ce phénomène.
Suite à ces échanges, la deuxième préparation de macération d'ail du maraîcher a réussie !
Les fabrications des purins ont été plus facilement réalisées.

Pour stocker les préparations, des bidons de volumes de plus en plus faibles seront utilisés au fur et à mesure de l'utilisation de la préparation, pour limiter la présence d'air et la dégradation des purins qui doivent rester en anaérobie.

A suivre !

Espace dédié aux préparations d'extraits fermentés
20200618_162231.jpg
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Plantation de betteraves directe dans un couvert végétal

Message par Céline ADABio » 13 avr. 2021, 06:04

Plantation de betteraves directe dans un couvert végétal

La Pensée Sauvage réalise depuis quelques années des couverts végétaux intégrés dans les itinéraires techniques pour réduire le travail du sol et les passages de tracteur. Notamment, ils ont réalisé une plantation de betterave en direct dans un couvert végétal. Retour sur la technique et comparaison avec une planche travaillée avec le tryptique de l'Atelier Paysan.

Objectif : Comparer, avec un test bêche*, deux itinéraires techniques différents conduits sur planche
Image

Planche 1 : itinéraire technique sans travail du sol
Essai d'une plantation de betterave (variété Detroit issue de la maison de la semence) dans un couvert roulé de seigle (70%)/vesce d’hiver (30%), variété population locales.
ITK.JPG
Le semis du couvert a été réalisé mi-octobre. Les couverts ont été roulés après la floraison du seigle, début juin et le strip-till a été passé dans la foulée.
L’occultation a été réalisée avec des bâches à ensilage pendant 2 semaines.
Les maraîchers ont évalué le rendement de la betterave identique à celui de l’itinéraire technique classique.

Planche 2 : itinéraire technique « habituel »
Engrais verts seigle/vesce, broyage, préparation de sol avec le tryptique de l'Atelier Paysan {cultibutte, cultirateau, vibroculteur} et implantation

*Test bêche : appréhende la structure du sol en analysant l’assemblage et la composition d’un bloc de terre de 30 x 30 x 30 cm environ. L’état physique des mottes est noté ainsi que la présence de la vie du sol.

Résultats des observations du sol

Planche 1 :
Le bloc de terre (30 x 30 x 30 cm) s’est fissuré lorsqu’il a été déposé sur la bâche en nombreux sous-blocs (1).
Présence de terre fine, de mottes et de cailloux. Il y a environ 50% de terre fine et 50% de mottes très poreuses, facilement friables (2) Structure très ouverte.
De nombreux agrégats humides sur l’ensemble du bloc de 0 à 30 cm (3).
Le sol est actif en terme de biologie : présence de vers de terre (juvénile), carabes, myriapodes… des racines explorent l’ensemble du bloc de manière homogène.

=> C’est un sol de « classe 1 » selon la nomenclature du test bêche : structure du sol ouverte, très poreuse, aucun tassement. Très favorable !
Image

Planche 2
Le bloc de terre (30 x 30 x 30 cm) s’est fissuré lorsqu’il a été déposé sur la bâche en nombreux sous-blocs (4).
Présence de terre fine, de mottes et de cailloux. Il y a environ 30% de terre fine, 50% de mottes très poreuses et 20% de mottes un peu moins poreuses mais également traversées par de nombreuses racines (5). Structure très ouverte.
Au toucher, les agrégats et mottes paraissent plus secs que sur la planche 1.
Le sol est aussi actif en terme de biologie : présence de vers de terre (juvénile), carabes, myriapodes… des racines explorent l’ensemble du bloc de manière homogène.

=> C’est un sol de « classe 1 » selon la nomenclature du test bêche : structure du sol ouverte, très poreuse, aucun tassement. Très favorable !
Image

Conclusion :
On observe les mêmes résultats en terme de structure du sol avec deux itinéraires techniques différents, dont une modalité sans travail du sol classique. Les deux modalités mènent à une très bonne structure du sol, très poreuse (indispensable pour la bonne circulation de l’air, de l’eau et des racines)
Les producteurs sont satisfaits de cette technique et la reconduiront l'année prochaine.
De même, les cardes, bien que plantées plus tard que la série sur planche travaillée classiquement, se sont très bien développées et ne présentent pas de différence (observations qualitatives).
Des analyses de sol seront menées l'année prochaine sur ces différentes planches pour voir l'évolution de la matière organique et les éventuelles modifications en lien avec ces deux pratiques.

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Implantation de courges entre bandes d'engrais verts

Message par Céline ADABio » 03 juin 2021, 13:23

Implantation de courges entre bandes d'engrais verts

A la ferme de Veronnex, Timothée essaie cette année une implantation de courges entre bandes d'engrais verts. Voici son itinéraire technique :

"D'habitude je faisais une préparation classique de sol comme un labour ou passage d'un cultivateur, puis herse et je plantais les courges tous les en 1.2 x 1.2 m. Ca demandait beaucoup de désherbage au motoculteur et à la main.. Cette année, j'avais de beaux engrais verts au printemps sur la parcelle destinée aux courges : je me suis dit que j'allais changer de technique...
Dans l'ordre, j'ai fais :
- broyage de l'EV sur une largeur de broyeur, en laissant une petite bande d'engrais vert non broyé entre chaque largeur de broyeur.
- travail du sol sur cette bande broyée au cultivateur
- montage de planche au vibroplanche
- Distribution d'engrais organique
- Mise en place du paillage biodégradable
- Plantation
- Récolte
- Broyage des résidus courges + EV
- Travail superficiel du sol pour re-semer l'engrais vert

Théoriquement, l'engrais vert va fleurir, grainer puis mourir pour laisser la place aux courges."

A suivre !
A.JPG
B.JPG
C.JPG
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Réduire le désherbage et le travail du sol dans les courges à la ferme de Veronnex...

Message par Céline ADABio » 08 août 2022, 15:06

La Ferme de Veronnex – essai Courges, suite !

L’objectif de l’essai est d’arrêter le désherbage des courges et réduire la période où le sol est nu (couvrir le sol).

Jusqu’en 2020, Timothée réalisait l’itinéraire technique suivant :

Sol nu => plantation des courges à la densité 1.2m² => désherbage (véloculteur, motoculteur, manuel)

Ces opérations étaient pénibles et comprenaient de nombreuses interventions pour travailler le sol.
Cette année, Timothée a planté des courges début mai. Avant plantation, l’itinéraire technique est le suivant :

Pommes de terre => Engrais vert à base de seigle => Broyage et passage de charrue pour destruction au printemps => vibroculteur pour aplanir => plantation des courges tous les m²

Il a réalisé un essai avec trois modalités de paillage : FOIN / TOILE TISSEE / BÂCHE D’ENSILLAGE

Pour chaque modalité, Timothée a fait des semis direct et des plantations de courges, il n’a pas constaté de différence entre ces deux méthodes.

PAILLAGE FOIN


Mise en œuvre : mettre en place le paillage au foin était long. 10 à 15cm d’épaisseur a été disposé. Il a utilisé de petite botte réalisée lors des fauches des terrains de la ferme. L’enjeu consistait à faire un paillage homogène et défaire les paquets de foin. Timothée a alors passé le broyeur sur le paillage réparti grossièrement ce qui a permis de réduire la taille des brins de foin et ainsi faciliter la plantation en homogénéisant le paillage.

Etat de la levée : pas de problème de levée, pas de limace

Résultat : correct, mais concurrence avec l’herbe qui a réussi à passer à travers le paillage. Timothée remarque que le sol est relativement sec sous le paillage qui ne limite pas autant qu’espérer l’évaporation. L’objectif a toutefois été atteint parce qu’il n’y a pas eu de désherbage.

Si c’était à refaire : Timothée prendra de grosses balles rondes de foin qui se dérouleront directement pour faire le paillage.

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PAILLAGE TOILE TISSEE

Mise en œuvre : Les trous de plantations ont été faits à la main. Il faut bien plaquer la toile tissée et lester aux extrémités pour éviter qu’elle ne bouge. Si la toile se déforme avec le vent et passe au dessus du plant, ce-dernier ne résistera pas.

Etat de la levée : bonne levée, peu de limace

Résultat : Très bon résultat, les plants ont eu un peu soif, pas de mauvaises herbes, pas de campagnols, pas de limace.

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PAILLAGE BÂCHE D’ENSILLAGE


Mise en œuvre : rapide, les trous de plantation ont été réalisés facilement à la main. Comme pour la toile tissée, il faut bien plaquer la bâche et lester aux extrémités pour éviter qu’elle ne bouge. Si la toile se déforme avec le vent et passe au-dessus du plant, ce-dernier ne résistera pas.

Etat de la levée : bonne levée, destruction massive par les limaces (90% de dégâts !)

Résultat : les plants qui ont survécu aux limaces se portent bien. Sous la bâche d’ensilage, le sol est très sec.

Si c’était à refaire : mettre deux bonnes poignées de Ferramol (anti-limace) dans le trou de plantation. Installer la bâche d’ensilage lorsque le sol est gorgé d’eau, en février par exemple.

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Discussions :
Le sol était déjà réchauffé lorsque les plantations ont eu lieu, en mai, ce qui a favorisé la levée. L’itinéraire technique exercé avant la plantation n’a pas été idéal : en travaillant la terre, des graines d’adventices ont été ramenées à la surface, salissant ainsi la plantation, notamment pour la modalité « foin » qui n’a pas eu un pouvoir occultant suffisant.
Pour y remédier, Timothée prévoit d’implanter un engrais vert à l’automne qui restera tout l’hiver et qui sera détruit par occultation pour permettre les plantations début mai. Cette occultation aura aussi la fonction de réchauffer le sol.

Et après ?
Au final, Timothée va reconduire les trois modalités bien que cette année (en conditions sèches) la modalité toile tissée ait apporté de meilleurs résultats. Cette nouvelle technique lui a permis de densifier sa plantation de courges.
Ainsi, l’année prochaine, après engrais verts et occultation, il consacrera :
- 40% de la surface de la plantation avec de la toile tissée,
- 40% avec une bâche d’ensilage avec le sol gorgé d’eau avant disposition de la bâche
- 20% avec un paillage au foin, en déroulant une grosse balle de foin afin de réduire le temps d’installation du paillage.
Céline ADABio
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Plantations dans mulch seigle/vesce

Message par Céline ADABio » 12 sept. 2022, 07:43

Aux jardins de la Cour, Guillaume a semé un couvert seigle/vesce à l’automne.
Il l’a broyé deux fois au printemps (fin mai) puis a fait un passage de herse rotative et rotobêche.
Il a planté des salades, fenouils et choux dans ce mulch. Toutefois, le paillage ainsi créé n’était pas assez homogène. Il a donc fallu passer manuellement pour désherber mais le temps de désherbage reste moins important que pour une plantation sur sol nu (en revanche, cela est aussi lié aux conditions sèches de l’année).
Guillaume observe une amélioration de la structure du sol et de la rétention en eau. Il va reconduire l'essai pour améliorer l'homogénéité du paillage.

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